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Plume d'Art

quelques mots sur l'art au bout d'une plume !

  • Photo du rédacteurMarianne Jagueneau

Top 5 des monuments à voir absolument à Séville

Dernière mise à jour : 3 janv. 2023


Séville, c’est un peu la ville emblématique du sud de l’Espagne. Capitale de l’Andalousie, son nom évoque la douceur de vivre. Quand on s’y rend, la chaleur écrasante nous fait rapidement comprendre l’importance de la sacro-sainte sieste de l’après-midi et les repas pris à la tombée de la nuit. A elle seule, cette ville concentre une partie de l’histoire complexe de la péninsule ibérique, tantôt catholique, tantôt musulmane. Cette alternance culturelle se traduit par une architecture parfois singulière mais toujours intéressante. Mais Séville ne se conjugue pas qu’au passé et la ville sait se renouveler. Allez, suivez-moi pour découvrir mon top 5 des monuments à voir absolument à Séville.



Metropol Parasol, Séville, Espagne, Andalousie
vue sur Séville depuis le sommet du Metropol Parasol



La cathédrale Notre-Dame du Siège et sa Giralda


Impossible de passer à côté de ce monument qui occupe une place de choix dans tous les guides touristiques ! Pour comprendre son style architectural un peu particulier, il faut se pencher sur l’histoire de la ville. Comme je l’ai rapidement mentionné en intro, Séville a vécu sous domination catholique et musulmane au gré des conquêtes. Au Moyen-Âge, la péninsule ibérique est contrôlée par un peuple germanique, comme le reste de l’Europe. Mais dès le VIIIe siècle, le califat Omeyyade qui règne en Afrique du Nord se lance dans la conquête de l’Espagne en empruntant le détroit de Gibraltar. En quelques décennies, une grande partie du territoire de l’actuelle Espagne mais aussi du Portugal, est occupée par le califat. Ce territoire est alors désigné sous le nom d’Al-Andalous. La reconquête chrétienne sera progressive et ne s’achèvera qu’en 1492 par la victoire du royaume de Castille sur l’émirat de Grenade. Al-Andalous n’est plus, mais laisse son nom à l’actuelle Andalousie.


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La cathédrale de Séville et sa Giralda

Cette alternance culturelle a donné naissance à un style architectural unique, le style hispano-mauresque que l’on retrouve à travers toute l’Andalousie. Les bâtiments, que ce soit des édifices religieux ou des palais, traversent les âges et ne sont pas systématiquement rasés. A chaque transformation, des éléments du bâti ancien sont réutilisés.


Forte de son rayonnement culturel et intellectuel, Séville se voit doter d’une grande mosquée au XIIe siècle, en s’inspirant de la Koutoubia de Marrakech. Mais l’édifice est sérieusement endommagé lors d’un tremblement de terre au XIVe siècle. Après la Reconquista, lorsque la cathédrale Notre-Dame du Siège est bâtie à l’emplacement de la grande mosquée de Séville, les architectes responsables du projet décident de conserver les colonnes et le minaret, la fameuse Giralda. Le décor typiquement mauresque de cette tour carrée devenue campanile est conservé, mais son sommet est remanié au XVIe, avec la construction d’un lanternon au style très européen. L’ancienne cour des ablutions est quant à elle transformée en orangerie.



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La Giralda avec son mélange de styles

La cathédrale, de style gothique, est la plus vaste d’Espagne et l’une des plus importantes du monde chrétien. Sa Giralda, son décor fastueux et son interminable nef en font un bâtiment unique, véritable emblème de Séville. On y trouve le tombeau monumental de Christophe Colomb dont la dépouille a été rapatriée depuis Cuba jusqu’à Séville en 1898.


Toutes les infos pour votre visite : ici



L’Alcazar


Tout comme la cathédrale de Séville, le palais de l’Alcazar est un véritable témoignage du passé mouvementé de la ville. J’ai beaucoup apprécié la visite de ce monument, mais il faut bien reconnaître qu’il est assez déroutant tant il y a de choses différentes à voir. Il ne s’agit pas vraiment d’un palais, mais plutôt d’une ville dans la ville. Un conseil pour votre visite : prenez votre temps !




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Vue des jardins de l'Alcazar

Dès le début du califat au VIIIe siècle, les Omeyyades décident d’occuper cet ancien palais Wisigoth pour en faire un lieu de résidence du pouvoir. C’est à cette époque que le palais primitif se voit doté de fortifications. Au fil des siècles, l’Alcazar devient un véritable complexe résidentiel composé de plusieurs palais de styles différents et d’une multitude de cours et patios. C’est ce qui donne à l’ensemble que nous connaissons cet aspect singulier, en mosaïque.


Du palais primitif, nous pouvons encore apercevoir les fortifications mais aussi les décors en dentelle d’une finesse impressionnante qui ornent les voûtes de certaines pièces, à l’instar de la cour des Stucs.



Palais Mudejar, cour des Demoiselles, Alcazar, Séville
La cour des Demoiselles



Le palais Mudéjar, édifié par Pierre Ier, a été construit après la Reconquista, bien que son style architectural d’inspiration arabe laisse penser le contraire. Sa façade en pierre claire et son décor en bois (notamment les plafonds de ses différentes pièces) en font l’un des palais les plus appréciés de l’Alcazar. On y trouve par ailleurs plusieurs cours et patios (ici la cour des Demoiselles) dont l’harmonie et le calme en font un véritable havre de paix à l’abri de l’effervescence de la ville.







Le palais gothique est en revanche de style baroque, purement européen. Avec ses façades ocres et son décor moins chargé, il est en rupture avec les autres édifices du complexe de l’Alcazar.




Les jardins sont peut-être l’élément central de l’Alcazar, car ils permettent d’apporter un peu d’unité à l’ensemble. Véritable oasis luxuriante, la végétation met en valeur les différents palais et sont propices à la promenade. Ne les manquez sous aucun prétexte !



Toutes les infos pour votre visite : ici



La place d’Espagne


Séville aurait-elle la folie des grandeurs ? La place d’Espagne mériterait un article à elle-seule tant il y a de choses à voir. Plus qu’une place, il s’agit en réalité d’un vaste ensemble qui comprend un palais, une place, une fontaine et quatre ponts surplombant le canal.


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Vue sur le palais de la place d'Espagne, depuis l'un des ponts qui enjambent le canal


Elle a été conçue pour l’exposition ibéro-américaine de 1929 par l’architecte Anibal Gonzalez et a une portée symbolique très forte : l’union pacifique et harmonieuse de l'Espagne et des anciennes colonies. Si le palais symbolise l’Espagne, ses courbes arrondies démontrent son ouverture vers ces territoires libérés, dans une volonté de communion.Un bien beau témoignage de propagande architectural !



les bâtiments sont tous ornés de carreaux de céramique peints

Le palais est le principal bâtiment de cet ensemble. Il s’organise autour d’un imposant corps de façade et de deux ailes, dont les extrémités sont bordées par une tour, le tout épousant une courbe ouverte sur la place. Il a été construit en marbre et en briques, tandis que son décor est principalement composé de carreaux de céramiques colorés, tout comme les ponts qui enjambent le canal ou les bancs qui sont installés sur la place.



Prenez le temps de parcourir attentivement ce lieu et d’analyser les différents éléments du décor : vous reconnaîtrez sur les carreaux de céramiques les blasons des anciennes provinces de l’empire colonial espagnol. Et pour prendre un peu de recul sur la place et son palais, n’hésitez pas à emprunter une barque et à naviguer sur le canal !





Le monastère de la Cartuja


Le monstère de la Cartuja n’est peut-être pas le monument le plus emblématique de la ville, et j’aurais sans doute pu lui préférer la fameuse Torre del Oro qui borde le Quadalquivir, mais je pense que cet édifice a plus d’un atout pour faire partie de ce top 5.


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Le cloître du monastère

Ce lieu a su traverser les âges et sans cesse se renouveler. A Séville, rien ne se perd, tout se recycle ! Voyez plutôt :


Au XIIIe siècle, la petite île fluviale de la Cartuja est choisie pour édifier un monastère après que des témoins eurent rapporter une apparition de la Vierge Marie. A partir de là, le bâtiment connaît de nombreux agrandissements au fil des siècles jusqu’à devenir, au XVe siècle, un véritable complexe religieux doté d’un réfectoire, d’entrepôts, de plusieurs chapelles et d’un mur d’enceinte.


Au XIXe siècle, le monastère laissé à l’abandon est transformé en fabrique de faïence et de porcelaine. La physionomie du site évolue considérablement : la superficie des jardins est réduite, les bâtiments conventuels se voient remaniés et entourés de fours équipés d’immenses cheminées.



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Vue sur les grandes cheminées de la fabrique de faïence et de porcelaine et sur le monastère (à droite)


Après la fermeture de l’usine en 1982, le site est à la recherche d’un nouveau souffle, qui va lui être insufflé par l’Exposition Universelle de 1992. Cet évènement international permet d’entreprendre une grande rénovation de l’ancien monastère et de ses jardins, mais aussi des cheminées. Le pavillon royal, destiné à accueillir les chefs d’Etats étrangers, y sera installé.




Dernière transformation en date pour ce monastère aux mille vies : l’installation d’un centre d’art contemporain sur cette petite île. Toutes ces évolutions successives font de ce lieu un endroit à part à Séville. Vous y trouverez un assemblage de bâtiments d’époques et de styles totalement différents, qui coexistent dans un désordre organisé.




Le Metropol Parasol


Ici, il y a autant de choses à voir en levant le nez en l’air qu’en plongeant sous la place ! Une fois de plus, la ville de Séville sait nous surprendre pour nous en mettre plein la vue. Pour ceux qui suivent un peu mon blog, le Metropol Parasol ne vous est pas totalement inconnu puisqu’il s’agit de l’un ces bâtiments - icône dont je vous parlais dans mon article sur l’architecture contemporaine.


Dans la course aux emblèmes, la ville de Séville a choisi de se doter d’une structure en bois résolument moderne de plus de 28 mètres de hauteur.



Les fameux "parasols" qui surplombent la place

A l’occasion de précédents travaux, des vestiges archéologiques avaient été découverts et avaient entraîné l’arrêt total du projet de rénovation urbaine de la place. En 2005, Séville décide toutefois de lancer un appel à projet international. C’est ainsi que la transformation de la place de la Encarnacion est confiée à l’architecte allemand Jürgen Mayer.


La construction de la structure fut semée d'embûches, notamment en raison d’une mauvaise évaluation de sa solidité. La présence des vestiges antiques en sous-sol empêchait par ailleurs de créer davantage de fondations en béton. Le projet de rénovation urbaine ne pouvait en effet pas ignorer l’importance des trésors qui se trouvaient enfouis sous la place. Ces travaux furent ainsi un véritable défi tant en terme d’urbanisme que de protection du patrimoine.



L'Antiquarium

La structure est composée de six parasols géants en bois, consolidés par des tiges d’acier fixées grâce à de la résine. Ces parasols sont reliés entre eux par le sommet, sommet accessible aux piétons pour prendre un peu de hauteur sur la ville. Ils accueillent des espaces publics, des restaurants et des boutiques. Comme promis, les vestiges archéologiques n’ont pas été oubliés et font partie intégrante du projet. Ils sont désormais exposés au sein d’un Antiquarium flambant neuf !




Si vous êtes passés à côté de mon top 5 des monuments à voir à Paris, vous pouvez le retrouver ici.


La semaine prochaine, on quitte le charme de l'Andalousie pour découvrir la bouillonnante ville de Londres !


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